dimanche 11 mars 2012

Lettre ouverte d'une Ouveillanaise d'adoption

Les couleurs du Sud
J’ai retrouvé les couleurs du Sud il y a 11 ans, lorsque je suis arrivée à Ouveillan.
Le bleu du ciel, le jaune lumineux du soleil, le rouge des coquelicots,...
... le rose des mauves et des lauriers sur le bord des chemins, et le vert des oliviers, puis les vignes ont décliné toutes ces couleurs du printemps à l’automne,...
... et pour prendre le relais à la fin de l’hiver, les amandiers se sont mis en fête.

Je n’ai jamais été déçue par la vue que m’offraient la campagne, la garrigue, les vignes, les jardins privés, le Canigou au loin.
En ce qui concerne le village, j’ai attendu, espéré, désiré ardemment qu’il se mette au diapason, mais hélas ! Chaque fois qu’un « nouvel arrivant » s’installe et qu’il aménage sa maison et repeint sa façade, je constate le contraste avec des façades et des volets gris et lépreux, abandonnés comme les jardinières.
La couleur c’est la Vie, et dans le Grand Sud méditerranéen ce sont souvent des villages pauvres de pêcheurs ou de paysans qui attirent l’œil des passants par les couleurs de leur « Art de vivre » et la propreté de leurs murs, blanchis à la chaux ou peints des couleurs du Sud.
L’Art fait partie de la vie et nous aide à faire face à l’adversité. Il nous permet d’en accepter les aléas. Il ne se mange pas, mais c’est bigrement utile.
Qu’attendez-vous pour mettre des couleurs sur vos façades, vos volets ?
Notre village se meurt, il devient un grand dortoir. Il ne fait pas « BEAU » s’y promener, même les façades des commerces se languissent d’un coup de pinceau. Moi aussi j’ai fait un REVE ! J’ai vu une Mairie repeinte avec des géraniums aux fenêtres, une fontaine avec de l’eau et des fleurs. J’ai vu des jardins entretenus, des terrasses, des bancs pour accueillir les enfants et les nounous, les retraités jeunes et vieux. J’ai vu des trompe-l’œil habillant les murs et les recoins tristes. J’ai vu des couleurs sur les murs des maisons et sur les volets, et des jardinières garnies. Je l’ai vu revivre notre village.
Il était enfin devenu un village du Sud.
C.P

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