Pourquoi des hommes soumettent-ils leur volonté à d'autres hommes?
La définition du mot « autorité » explique qu’on peut en avoir ou pas. Le terme dérive du latin auctor, auctoritas, l’instigateur, celui qui possède les moyens, l’auteur. On a de l’autorité lorsqu’on est auteur de sa parole, lorsqu’on est en harmonie avec soi-même dans ce qu’on dit.
L’autorité confère un pouvoir qui est admis, elle se distingue de l’autoritarisme, qui, lui, est sans fondement. La racine de auctoritas se rattache au même groupe que augere, qui signifie augmenter. La morale humaine augmente la valeur de l’autorité.
Platon, dans « Extrait de la République » 429-437AV JC, il y a donc 2400 ans, écrivait :
« Lorsque les pères s’habituent à laisser leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien, ni de personne, alors c’est là en toute beauté, et en toute jeunesse le début de la tyrannie ».
Napoléon disait: "Le fondement de toute autorité est dans l'avantage de celui qui obéit".
Cette notion d'avantage est l'un des fondements de l'autorité, dont dépend l'efficacité du groupe.
André Maurois, écrivain, officier de liaison de l'armée britannique pendant la guerre, écrivait dans les "Dialogues sur le commandement" qu'un groupe ne peut rien commander, pas même un déjeuner. Chaque individu tend à faire ce qui lui plaît, aussi faut-il que quelqu'un ordonne.
L'autorité donne le pouvoir de décider ou de commander. Si elle se limite au pouvoir effectif de commander on ne peut que la constater. Mais en général tout pouvoir cherche à se justifier.
J.J Rousseau l'a expliqué dans le "Contrat Social": Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître s'il ne transforme pas sa force en droit et l'obéissance en devoir.
Le fondement de l'autorité est donc le droit de chacun d'être ordonné pour le bien du tout: le bien commun.
Si, comme le disait de Gaulle, "Notre temps est dur pour l'autorité", c'est que l'homme moderne accepte mal la moindre contrainte. Il veut conserver le droit de déterminer lui-même sa conduite et, pour se préserver cette liberté, il réclame celui de donner son avis et de participer à l'orientation de l'activité de la communauté dont il fait partie.
Bien souvent, parce que le sens de l'autorité n'a pas été compris, parce que les abus de certains de ceux qui ont reçu le pouvoir ont fait perdre la confiance, l'homme moderne ne voit plus dans l'autorité qu'une volonté de domination. Il oublie la nécessité pour toute œuvre humaine d'une organisation qui comporte obligatoirement la mise en harmonie des activités individuelles, et par conséquent l'autorité conçue comme le service de la communauté.
Cette incompréhension et cette perte de confiance proviennent généralement des deux croyances erronées suivantes :
- la liberté est le droit de tout faire.
- l'autorité est une contrainte puisqu'elle comprend des interdits qui restreignent la liberté.
Or, la liberté n'est pas le droit de tout faire, mais le pouvoir d'agir selon son choix et la véritable autorité n'est pas la contrainte : au contraire, l'autorité au service du bien commun est révélatrice et créatrice de liberté, de la liberté vraie, et non pas de la liberté naturelle illimitée.
Aux yeux de l'homme moderne, de plus en plus, la liberté est le droit de tout faire.
Mais en réalité, il ne s'agit pas pour lui de suivre tous les mouvements entièrement déterminés par l'état de ses nerfs et par les lois physiques qui régissent le fonctionnement de son organisme.
Nietzsche dit : "Tu es libre. Je veux que tu me dises ta pensée dominante et non pas que tu t'es délivré d'un joug. Libre de quoi ? Qu'importe cela. Mais ton œil doit m'annoncer clairement : libre pourquoi ?"
La liberté est l'acte créateur. Une liberté qui ne crée pas n'a pas de sens.
La différence entre l'homme libre et l'esclave, entre l'homme et la bête de somme, c'est que l'homme libre est maître de son acte.
Alors on parle partout de crise de l’autorité, à l’école, pour les gendarmes et policiers, pour les magistrats, tout le monde cherche l’autorité perdue, de quoi parle t-on ? La hiérarchie est animale au départ. Le mâle dominant chez les éléphants, chez les chimpanzés, le patron d’une entreprise salué avec plein de courbettes et qui me fait penser aux ruts des wapitis dans les forêts de Californie du nord. Dès que vous exercez une contrainte, vous redevenez la bête humaine. L’autoritarisme a toujours été une tentation des sociétés humaines, ce danger qui nous guette de rebasculer très facilement dans le règne animal. En France, une femme meurt tous les jours sous les coups de son compagnon mari ou amant. Est cela l’autorité masculine ? L’autorité perdue que l’on essaie de récupérer peut vite conduire au retour de l’autorité « coup de bâton », comme la charia islamiste. Si la morale humaine augmente l’autorité, celui qui a autorité sur moi doit augmenter mes connaissances, mon bonheur, mon travail, ma sécurité, il a une fonction de croissance. La véritable autorité est celle qui grandit l’autre.
L'homme moderne, qui définit la liberté comme le droit de tout faire, se trouve donc naturellement en conflit avec l'autorité, qui ordonne certains actes et s'oppose à d'autres dans le but de réaliser le bien commun. De plus, il confond autorité et contrainte.
La contrainte donc restreint ou condamne la liberté, mais la contrainte n'est pas l'autorité.
La contrainte conduit à la tyrannie et, dès qu'elle cesse, c'est l'anarchie, et l'on voit les sociétés osciller entre anarchie et tyrannie dès qu'on les confond avec un troupeau de moutons mené par le bâton du berger et les canines de son chien.
La tyrannie commande pour son avantage individuel, par cupidité, passion ou orgueil.
Le tyran met ses subordonnés à son service en les traitant en esclaves. Il les tient suspendus à lui-même par le charme ou la force, ou même par les deux, mais dans des proportions différentes. Il absorbe la personnalité de ses sujets et, en son absence, toute cohésion disparaît. Il laisse ses subordonnés dans un état de dépendance sans initiative, et par conséquent insatisfaits dans le meilleur d'eux-mêmes.
Face à cette contrainte, il n'existe aucune initiative, aucune liberté. Seule l'obéissance passive est de règle. Les subordonnés ne font qu'informer le chef ou exécuter passivement ses ordres.
Bien sûr, il peut arriver à l'autorité d'employer la contrainte.
En effet, l'autorité responsable de la réalisation du bien commun, pourra et devra ramener à leurs tâches par la contrainte des individus qui s'y déroberaient.
L'autorité porte en elle le droit d'employer la contrainte tandis que la contrainte peut être employée par quelqu'un qui n'en a pas le droit.
C'est ce que Hegel exprime dans la "dialectique du maître et de l'esclave": Si le pouvoir n'a d'autre finalité que lui même c'est à dire la domination d'autrui, alors, en effet, l'autorité n'est qu'un privilège intolérable quand c'est l'autre qui l'exerce, mon seul espoir est de le supplanter.
A contrario, ce qui justifie l'autorité, c'est la finalité commune de celui qui commande et de celui qui obéit.
L'autorité est légitimée par un ordre au sens d'ordonnancement et puisqu'elle est légitimée par le bien commun et qu'elle veut assurer le bien commun, elle crée pour ses subordonnés le devoir moral d'obéir. Bien qu'elle puisse être ressentie comme une contrainte, elle en est tout le contraire.
Elle repose sur l'adhésion consciente de tous, l'adhésion fondement de l'obéissance active, de l'obéissance librement consentie.
L'obéissance est donc le résultat d'un choix libre et non une entrave à la liberté, et l'autorité n'est pas la contrainte, mais la faculté de susciter chez autrui des actes libres dans une direction voulue.
Cette définition de l'autorité exprime bien la faculté de cette dernière à révéler et à développer la liberté.
Nous avons vu que l'autorité est responsable de la réalisation du bien commun, elle doit donc être totalement dévouée au bien commun.
Elle va apprendre au subordonné que la vie de la communauté impose des règles et que la liberté ne réside pas dans le droit de tout faire, mais dans le pouvoir d'agir selon son choix.
L'autorité contient ainsi une capacité à donner l'existence, le pouvoir de mise à jour, d'accouchement.
Cette dimension de l'autorité s'illustre très bien dans les rapports entre les parents et l'enfant, entre le maître et son élève.
Il s'agit d'amener celui sur lequel elle s'exerce à se mieux connaître, à acquérir son autonomie, à arriver à vivre en groupe, en société. Actuellement l'autorité s'est relâchée dans certaines familles par manque de temps quand le couple travail, par laxisme, aussi dans les écoles mais par relation de cause à effet. Car l'enfant qui n'a pas de règles dans le cadre familial ne respectera aucune règle à l'école. D'ailleurs, lorsque les parents des élèves les plus difficiles sont convoqués, ils avouent ne pas s'en sortir à la maison et s'en remettent à l'école. Sans une réelle coopération parents/professeurs, on ne pourra pas grand-chose reconnaissent les enseignants. Combien de parents critiquent ouvertement l'école devant leurs enfants ? Combien de parents se désintéressent de ce qu'ils font à l'école et même dans leur vie ? Et combien de parents viennent se plaindre parce que leur enfant a eu une mauvaise note... ?
L'enfant à partir de 5 ans doit être éduqué dans tous les domaines et cette éducation ne peut être obtenue que par l'autorité. Cette autorité, l'enfant la mesure, et si elle est ferme le maître sera écouté, sinon il sera bousculé. Mais les ados de maintenant, savent déjà parfois ce que le maître va enseigner, car ils sont allés sur internet, compulsé sur Wikipedia les questions que l’enseignant traite dans son cours. Donc à l’égard de son élève, le maître maintenant a cette présomption de compétence qu’il est de son devoir d’ «augmenter». Le problème est le même pour le médecin qui se trouve devant un patient qui est allé sur internet chercher des informations concernant ses symptômes. Le médecin a perdu une partie de l’autorité qu’il détenait par la présomption d’incompétence de son patient. Il ne peut plus vraiment dire c’est moi le médecin, laissez moi-faire ! L’autorité est en crise dans certains domaines car nous passons d’une société hiérarchique verticale, à une société plus horizontale, transversale, notamment grâce ou à cause de réseaux comme internet. Une nouvelle démocratie du savoir est en marche et désormais pour moi la seule autorité qui peut s’imposer est fondée sur la compétence, cette remarque vaut aussi pour nos hommes politiques qui se prennent trop pour des roitelets dès qu’ils ont un brin de pouvoir. Si on n’est pas décidé à augmenter autrui, vaut mieux alors laisser son autorité au vestiaire. L’autorité doit être une forme de fraternité qui vise à tous nous augmenter.
Lorsque les enfants, les adolescents, créent de petits délits, infraction, chapardage, utilisation de choses interdites, etc, et que les parents s'en aperçoivent ou qu'ils en sont informés, ils doivent réagir et s'exprimer clairement sur ce qui est autorisé. Bien sûr ils prennent le risque du conflit, mais ce travail doit être en premier lieu fait dans la cellule familiale.
Selon le mode d'éducation que l'enfant reçoit, l'intervention parentale sera plus ou moins lourde de conséquences plus tard.
J'ai souvent entendu dire de la mère "le père n'impose pas son autorité ou n'a pas réussi à imposer son autorité". Si un père ne fait que frapper, il perd sa légitimité, d’ailleurs l’enfant dira « même pas mal ». Alors les parents espèrent que leur faiblesse sera rattrapée par les enseignants dans les écoles, par des éducateurs sportifs en leur faisant faire du sport dans des associations. Les enfants tutoient de plus en plus, les enseignants, les éducateurs, personnellement je préfère être vouvoyé par cette jeunesse, cela permet de garder une certaine distance par rapport au respect mutuel.
Si un enfant s’obstine à désobéir, il faut continuer à montrer sa détermination. Ce peut être couper la conservation, lui indiquer d’aller dans sa chambre en lui demandant de réfléchir, dans une salle de sport le mettre au coin, le priver du jeu prévu. Il est privé alors de l’ingrédient dont il a besoin, la communication. L’enfant est traversé par des pulsions qui le soumettent. Contre cette sorte de violence doit se dresser l’autorité qui fait obstacle à ses pulsions. L’enfant doit accepter les règles de la vie sociale, admettre qu’il n’est pas le centre du monde et que tout ne lui est pas dû. C’est à cela que doit servir l’autorité. Si l’éducation est bien menée dès les plus jeunes âges, à l’adolescence alors il y aura peu de problème. Ce qui pollue les ados c’est la société, qui à mon goût les manipule, en leur donnant à croire qu’ils sont les rois du monde sans limites.
A propos de l'école, l'idéologie pédagogique a réclamé une école ouverte et exempte de sanctions. Son succès a remis en cause la notion de discipline, organisation d'un savoir et règle qui libèrent.
Après avoir cassé la classe, mettant chaque maître en demeure d'instituer seul, l'autorité sans laquelle rien ne peut s'apprendre, doit retrouver des appuis par plus de discipline et plus de compréhension des règles. Plus de discipline par les vertus de la sanction qui n'a d'autre fonction que de situer l'élève sur le chemin des progrès exigés de tous.
Les fonctions qui doivent absolument être assurées par l'autorité à l'école sont la nécessité d'une position dominante, la reconnaissance volontaire du rôle psychiquement structurant de l'interdit, c'est à dire assurer la mise en œuvre d'un cadre qui assure la sécurité de tous (sécurité physique et morale).
L'enseignant peut avoir 3 comportements : un comportement de domination (l'élève se soumet à l'autorité), un comportement de contrôle (cadres, règles : non discutables) et un comportement de gardien des objectifs : il ne faut pas oublier que l'école apprend aussi le "vivre ensemble" où là on autorise la discussion.
Et s’il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme, « autorité » on pose le cadre, on ne lui demande pas son avis, c'est comme cela et ce n’est pas autrement sinon sanction (attention à ne pas confondre le mot punition et le mot sanction, ce n'est pas la même chose!), « autoritarisme » je n’ai pas de cadre et donc je punis, il manque le mot autorisation car autoriser c'est aussi renforcer la capacité à gérer les contraintes du monde qui l'entoure. Et c'est là tout le paradoxe de l'école, car on leur demande d'être autonomes et à la fois on leur demande d'être soumis...
Donc la liberté suppose le détour par des moments rigoureux. Le savoir s'acquiert par des erreurs rectifiées et des échecs surmontés. Une institution comme l’éducation est devenue un bien marchand, et a perdu sa portée symbolique. Le retour de certaines violences envers les professeurs appelle à une demande d’autorité. Difficile avec cette crise économique, où les gens sont désorientés, au chômage, où les familles éclatent, et où les enfants dans ces milieux n’ont plus de relations réelles avec leurs parents.
Mais est ce normal dans un pays laïque que des enseignants soient insultés ou roués de coups par un élève, par des parents, parce qu’il n’est pas d’accord avec le contenu du cours de religion, du cours d’histoire, du cours de biologie, parce que l’enseignant a mis des remarques sur le cahier de correspondance ? Est-il normal que des parents d’origine musulmane, défendent à leurs enfants de chanter dans une chorale, de jouer de la flûte à bec, à déserter les cours de piscine parce que pendant le ramadan il est interdit d’avaler de l’eau, ou parce que les filles n’ont pas le droit de partager la piscine avec les garçons ? Le communautarisme ne peut rentrer dans l’école républicaine. Donc l’autorité, l’école en a besoin comme ailleurs, mais il n’existe pas d’autorité sans justice, la justice est souvent défaillante, laxiste, par manque de moyens. Aussi, le métier d’enseignant, c’est comme le métier de parents, il faut poser les règles dès le début, à la rentrée, en prenant soin de les expliquer, mais au moindre écart il ne faut pas transiger, il faut revenir à la règle.
Des chiffres, 55 % de professeurs, 50 % des chefs d’établissement, ont souscrit à la rentrée 2012 une assurance à la MAIF qui leur garantit à la fois une couverture juridique et une protection contre les dommages corporels.
Entre 2008 et 2011, 1330 dossiers ont été ouverts après une agression, 12000 autres dossiers pour menaces, insultes, diffamation, harcèlement sont en attente.
L’enfant est un extraordinaire indicateur, il perçoit les failles de l’autorité. Il perçoit par exemple que sa résistance peut faire échec. L’autorité repose sur la détermination, celui qui donne un ordre doit faire sentir qu’il n’y a pas de négociation possible entre ce qu’il dit et ce que l’enfant ne voudra pas faire.
Je l’ai cité en début de planche, PLATON disait déjà "Lorsque les Maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus rien au dessus d'eux, alors c'est le début de la tyrannie."
L'autorité possède donc un pouvoir révélateur de ce qu'est la liberté. Mais, au delà de ce pouvoir révélateur, elle est également capable d'accroître la liberté.
L'autorité en réalisant la vie sociale augmente et développe le niveau de la vie humaine, et par conséquent augmente et développe le champ de possibilités ouvert à la liberté.
Notre liberté grandit avec le perfectionnement de la vie humaine qui est l'œuvre de la vie sociale réalisée grâce à l'autorité.
Le comble est que des professeurs préfèrent se murer dans le silence. Pour éviter les conflits et les affrontements certains choisissent de ne plus traiter les points du programme jugés sensibles. Si on cesse de rester dans les principes de laïcité à l’école, nous allons droit dans le mur. Vincent Peillon, veut remettre des cours de morale laïque, mais en France on continue d’appliquer la catho laïcité, calendriers scolaires calqués sur les fêtes chrétiennes, poisson au menu des cantines le vendredi, nombreuses corporations de l’Etat qui sont liées à des Saints, pompiers, gendarmerie, et faut pas s’étonner ensuite que les musulmans demandent des jours fériés pour leurs fêtes, des repas hallal et même maintenant des repas hallal salafistes.
Dan la citoyenneté, c’est nous tous, citoyens, qui avons autorité par notre jugement, par nos questions, par nos votes pour décider de l'évolution de notre société. Mais toute autorité doit être juste, afin de respecter toutes les opinions, toutes les conceptions philosophiques, morales, sociales. Il faut éviter de classifier en fonction d'intérêts particuliers, d’idéologies, contraires aux principes de la constitution française.
Entre cet idéal de liberté inaccessible à l'homme, où toute autorité aurait disparu, et la contrainte tyrannique restrictive de toute liberté, l'autorité au service du bien commun et réalisatrice de ce dernier apparaît bien comme une nécessité.
Agissant dans le but unique de réaliser le bien commun, elle est révélatrice et créatrice de liberté.
Elle apprend à l'homme ce qu'est sa liberté en lui faisant prendre conscience de sa capacité d'initiative, puis elle lui ouvre le champ des possibilités offertes à son choix et lui donne ainsi l'occasion de se réaliser en utilisant ce qui est autorisé et en éliminant ce qui est interdit.
L'autorité est un champ de forces dans lequel baigne l'homme durant toute sa vie et qui lui permet de créer, d'exister au travers de sa liberté d'être humain.
René Marin