Le politique s’est laissé enfermer dans le piège du consumérisme, le citoyen consomme ses élus et les institutions de la République pour préserver ou maximiser son confort personnel, tandis que le politique consomme les individus, considérant qu’un électeur de gagné compte plus qu’un citoyen de perdu. Il nous faut retrouver le sens de la responsabilité et de l’intérêt général, car le politique ne pourra rien bâtir sur des victoires éphémères remportées par séduction.
L’opinion publique ne repose plus sur des convictions, mais vit d’émotions volatiles que le politique gère et exploite à son profit comme à ses dépens. Parler de convictions aujourd’hui, c’est s’adresser par les voies de la raison à ce citoyen que l’on considère comme un homme libre, libre de son choix et de sa pensée. La démocratie est indissociable de ce souci d’élever le sens critique du citoyen. Sans réveil citoyen, la tournure prise par notre société est alarmante et on ne peut exclure, à l’image de nos voisins européens, que les expressions populaires par les voies légales et démocratiques se tournent vers l’extrémisme et optent pour des solutions qui se révéleront suicidaires pour l’avenir de notre pays.
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui fait partie du bloc de constitutionnalité, fixe les valeurs de base de la citoyenneté.
Elle :
- affirme dans son article 2 que « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ».
- explicite dans l’article le lien entre le citoyen, détenteur de la souveraineté, et la loi qui s’impose à tous et constitue l’élément régulateur du contrat: «La loi est l’expression de la volonté générale…. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse…. ».
La loi est le principe fondateur de la République.
Le contrat social issu de la révolution française émancipe l’homme en en faisant un citoyen avec des droits et des devoirs. Il est autonome et pour l’être, il faut avoir la liberté de penser, de refuser le dogme et donc de pouvoir douter, se questionner.
Se sentir citoyen :
La citoyenneté qui est le droit des personnes à participer aux affaires qui les concernent et qui est aussi le droit collectif de s'organiser pour régler les questions d'existence collectives, conduit naturellement à un exercice de la citoyenneté lié à la résidence, "un résident, une voix".
Encore faut-il se sentir citoyen, de son village, de sa ville, de son pays. La citoyenneté prend son sens dans l'exercice de la démocratie. Pour prendre des initiatives citoyennes, c’est à dire faire preuve de civisme, encore faut-il se sentir citoyen, citoyenne.
La citoyenneté et donc le civisme doit tout d’abord se forger et s’exercer au plan local. Dans le village, la ville, le citoyen doit prendre des responsabilités dans les associations qui souvent peuvent faire office de contre pouvoir aux divers échelons, municipal, régional, enfin national et constituer des forces de proposition.
Que peut-on entendre par citoyenneté ?
C’est le droit élémentaire, dans une démocratie, pour tout homme ou femme, de participer à la vie de la Cité, d’exprimer des besoins latents ou ressentis, de faire part de son point de vue sur la conduite des affaires de la Cité.
Le citoyen est la source du pouvoir dans notre République. C’est par lui que la légitimité est donnée. Exercer sa citoyenneté, c’est faire vivre au quotidien notre si belle devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Aujourd’hui, le "modèle républicain" est interrogé, bousculé, contesté.
Or, sauf en de rares endroits, le citoyen n’existe que lors des élections, pour désigner ses représentants qui oublieront aussitôt leurs électeurs. Investis d’un pouvoir sans limites et d’un prétendu savoir, d’autant plus discutable vu la multiplicité des problèmes à traiter et dans un monde en changement accéléré, ces élus mettent en péril la démocratie.
Avec la décentralisation, nous avions cru rapprocher le pouvoir du citoyen, mieux informé, plus concerné, plus apte à participer. On a donné le pouvoir et l’argent à de nouveaux seigneurs et en fait, la décentralisation a aggravé l’obsolescence de notre système institutionnel et facilité la corruption. Beaucoup d’élus ont confisqué le pouvoir et le clientélisme débridé a prospéré.
Depuis la décentralisation, le pouvoir local (commune, communautés d’agglomérations et bientôt plus, conseil général, conseil régional) règne, pouvoir basé sur le fric, les appartenances politiques, l’achat des consciences, avec parfois l’incompétence en prime.
On connaît telle personnalité régionale qui, cyniquement, fait la tournée des mairies au moment des élections, et promet, suivant le nombre de voix obtenues, telle ou telle subvention, ou son absence. Il se créé une cour de prébendiers.
Être citoyen :
Le citoyen a des droits et des devoirs.
Les droits individuels peuvent être :
- Civiques, droit à la propriété, à la sécurité, à l’égalité devant la loi et la justice, à la liberté de pensée, d’expression, de religion, de circulation sous toute forme non interdite par la loi.
- Politiques, droit de vote qui donne à l’individu sa qualité de citoyen et fait de lui un acteur de la démocratie, le droit à l’éligibilité pour contribuer à l’élaboration de la loi et de façon certaine veiller à son application.
- Sociaux, droit à l’instruction, au travail, à la sécurité sociale, le droit de se syndiquer, droit de grève, le droit d’association, droit à la santé.
Les devoirs.
- Devoirs qu’il se doit d’abord à lui-même, puis aux autres et enfin à l’Etat. Envers lui-même, le citoyen se doit d’avoir un comportement civique emprunt des valeurs attachées à la citoyenneté. Exercer son droit de vote est fondamental pour l’esprit citoyen. Mais les français ne s’intéressent plus à la politique. Abstention record, ils n’ont plus confiance, car les promesses des uns et des autres ne sont jamais tenues. Envers les autres au sein de la communauté nationale, chacun se doit de respecter l’autre dans ses droits fondamentaux. Envers l’Etat, le citoyen a entre autres obligations de contribuer par le paiement de l’impôt au fonctionnement de l’Etat, que ce soit pour l’entretien de la force publique ou de son administration, devoir exprimé dans nos textes constitutionnels.
Citoyen et Démocratie :
Nous sommes dominés par des minorités, d’ailleurs sommes nous encore une démocratie ou une oligarchie.
Une oligarchie du grec oligos (peu nombreux) et arkhê (commandement) est une forme de gouvernement par une classe dominante peu nombreuse qui s'est cooptée elle-même selon des critères mal définis. Petits chèques entre amis, voyages offerts, dîners mondains, etc.
Derrière la façade d'un pouvoir démocratique se dessine ainsi le tableau inquiétant d'un tout autre régime: une oligarchie, un gouvernement des riches pour les riches. Les oligarchies sont des systèmes politiques complexes, avec souvent plusieurs cercles (plus ou moins formels) de pouvoirs, des spécialisations selon le domaine de pouvoir (commercial, juridique, religieux, militaire, technologique, etc.), et un exercice du pouvoir souvent discret et collégial.
Et nous, en France, dans notre communauté d’agglomérations, où en est la démocratie ?Le Grand Narbonne c’est désormais 29 communes et plus de 100 000 habitants. Les citoyens peuvent s’inquiéter devant cette super structure qui amorce la régression démocratique de la réforme territoriale. Les prises de décision s’éloignent du peuple, des associations, du citoyen.
Et nous assistons de plus parfois au retour des petits seigneurs. Notre association se voit privée de salle municipale pour faire son Assemblée Générale annuelle règlementaire, la municipalité prétextant que nous ne représentons pas l’intérêt général, évidemment nous représentons le poil à gratter et cela dérange.
C’est de l’abus de pouvoir, c’est antidémocratique, discriminatoire.
C’est de l’abus de pouvoir, c’est antidémocratique, discriminatoire.
Quand la démocratie est menacée c’est le peuple qui trinque.